Je partage avec vous une partie intime de ma vie de femme dont je porte probablement certaines blessures encore.
Je sais que nous sommes nombreuses à l’avoir vécu ou à connaitre quelqu’un qui le vit.
Je n’ai jamais partagé ce récit par écrit. C’est la 1ère fois et c’est thérapeutique. Merci à vous d’avoir lu. Si vous passez ou êtes passé par là, ne restez pas seule. Je vous envoie tout mon amour <3
Ma première FC date de 2015, tout allait bien. Echographie de datation nickel, nous nous faisions une joie de devenir parents. Enormément de projections, d’attentes, d’organisation, de bonheur. Puis à 13 semaines une autre échographie et là le choc :
« Madame votre fœtus ne bouge pas, vous avez dû faire une fausse couche. Contactez votre gynéco, ça vous fera 56 euros ». Mais ça s’est VRAIMENT passé comme ça.
Biensur le CHOC. WHAT ? Comment ? Une fausse couche tardive ça existe ? Pourtant je n’ai pas saigné…Bref le choc, les larmes. Mon monde s’écroule. Je ne réalise pas. Je touche mon ventre. Il est pourtant bien bombé, comment c’est possible ?
Je prends RDV avec le gynéco 2/3 jours plus tard, en espérant qu’il me dise que l’échographiste disait des conneries. Mais elle confirme. RDV pris quelques jours plus tard à la maternité pour subir (le mot est un euphémisme !) une aspiration. A ce stade, je ne peux plus évacuer seule le bébé.
Plusieurs jours à avoir un bébé mort dans le ventre. On porte la vie, pas la mort. Ce n’est pas dans l’ordre des choses. Comment est-ce possible ? Pourquoi ? Tant de questions sans réponse.
J’étais là physiquement sans être là, j’étais anesthésiée par la douleur. Mon cœur me brulait tant il était triste…Mon bébé…Pourquoi es-tu parti ? Tu penses que je ne peux pas être une maman géniale pour toi ?²
Quelques jours plus tard, j’arrive pour l’aspiration. Of course entourée de ventres ronds ! Je garde bonne figure pour ne pas m’écrouler (je suis une championne du poker face !).
Au fond de moi, je suis dans un état de tristesse et d’incompréhension intense. Les larmes me manquent…Ma gorge est nouée, chaque respiration est une torture. Je respire, pas lui. Pourquoi ? Life is a bitch !
Arrive le jour de l’aspiration, je dois préciser à la Sagefemme qui m’accueille que non non ce n’est pas un avortement … Non je voulais le garder ce bébé, je n’ai pas choisi qu’il parte…
Je vais en chambre, j’avale toutes mes émotions, je suis comme un zombie. Je me rappelle du livre « le dernier jour d’un condamné » et je me sentais dans le même état (oui ça peut paraitre exagéré, mais à ce moment là plus rien ne comptait pour moi).
J’attends mon tour, je prends une photo de moi (l’unique d’ailleurs) pour me souvenir de cette journée. Comme si j’allais oublier un jour pffff !
On vient me chercher et j’arrive dans la salle d’opération. Ces odeurs, ce froid, les lumières qui défilent sur ma tête au fur et à mesure que le brancard avance…Cette sensation d’immense solitude….
Je rencontre le médecin et ls infirmières. Le médecin avec une froideur glaciale, me dit : « bon je vais vérifier que le bébé est bien mort avec une dernière écho… ». Pourquoi ? C’est possible que ce ne soit pas réel ? Mon cœur a un mini mini mini espoir d’un miracle de résurrection…
L’échographie se passe et le médecin de continuer : « Non non il est bien mort nous pouvons procéder, ah c’était surement un petit gars ». Je me rappelle de ce moment…J’ai regardé les infirmières, l’une d’entre elles me regarde et me dit : « vas-y pleure tu as le droit » .Et là je HURLE toute ma douleur, elle est si vive… « Vite docteur faites la endormir ».
Et puis je me réveille, je ne sais plus si c’est un cauchemar ou si c’est réel. Je me touche le ventre, je vois que j’ai du sang qui coule…C’est fini, tu n’es plus là. Un mélange de soulagement de ne plus porter la mort et de détresse de ne plus t’avoir dans mon ventre…
Je prends mon courage à 2 mains et rentre à la maison en taxi (j’ai refusé que mon conjoint vienne avec moi, dans la douleur je préfère être seule). Et commencent de longs mois (voire années) de thérapies diverses pour recoller les morceaux… (J’ai fait une FC 2 mois plus tard mais qui était moins choquante et douloureuse que la 1ère pour moi car plus « précoce »)…
J’écris tout cela 7 ans plus tard, je vais bien mieux mais je n’oublie pas 😊
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Credit photo: Thebody Optimist
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